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25 juin 2012 1 25 /06 /juin /2012 16:54

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La Conférence de Rio sur le développement durable (Rio+20) qui s'est tenue à Rio de Janeiro du 20 au 22 juin 2012, avait pour but de façonner de nouvelles politiques visant à promouvoir la prospérité mondiale et la protection de l’environnement.

Si nous espérons laisser à nos enfants et petits-enfants un monde vivable, nous devons faire face dès maintenant aux défis posés par la pauvreté et la destruction de l'environnement.

* Le monde compte aujourd'hui 7 milliards d'habitants. D'ici à 2050, nous serons 9 milliards.

* 1 personne sur 5 –soit 1,4 milliard– survit avec au maximum 1,25 dollar par jour.

* 1,5 milliard de personnes dans le monde n'ont pas accès à l'électricité.

* 2,5 milliards de personnes n'ont pas de toilettes.

* Près d'1 milliard d'habitants souffrent quotidiennement de la faim.

* Les émissions de gaz à effet de serre continuent d'augmenter et plus d'un tiers de toutes les espèces connues pourraient disparaître à jamais si la tendance n'est pas inversée.

Plus d'info sur http://www.un.org/fr/sustainablefuture/index.shtml

Quelques réactions... 

Rio + 20 : le Brésil gagnant, la planète perdante

Au moment où elle s'achève à Rio de Janeiro, le bilan de la conférence des Nations unies sur le développement durable peut se résumer de manière simple : il y a un gagnant, le Brésil, et une perdante, la planète. Rude constat, vingt ans après l'emblématique Sommet de la Terre, qui, dans la même ville, avait posé les bases d'une politique de développement soucieuse de la préservation des ressources du globe.

Le pays hôte, le Brésil, a "réussi son coup", si l'on ose dire. Son objectif était de parvenir à un accord. Il l'a obtenu. Au prix d'une certaine brutalité, inhabituelle dans ce type de processus, il a débloqué en trois jours une négociation qui piétinait depuis six mois. Mais cela s'est fait par le bas, en supprimant purement et simplement tous les passages du projet de déclaration finale qui suscitaient des oppositions. Et en ne conservant que les pétitions de principe générales et consensuelles. Dès lors que personne ne s'attendait à un miracle, ce manque d'ambition n'est pas une surprise.

Mais la "profonde déception", voire la "colère", du Réseau Action Climat, qui regroupe quelque 600 ONG écologistes dans le monde, est compréhensible. Car, trois ans après l'échec retentissant du sommet de Copenhague sur le climat, c'est bien la planète qui est perdante dans cet accord a minima. Et pour les mêmes raisons.

Pour avancer, en effet, les négociations climatiques multilatérales ont besoin de deux moteurs : un groupe de pays leaders et des financements qui témoignent de leur détermination. Les deux font aujourd'hui défaut.

Il n'y avait pas grand-chose à attendre des Etats-Unis, qui n'ont jamais été en pointe sur ces questions et qui sont plus préoccupés par leur élection présidentielle que par l'économie verte et la crise écologique. Pas plus du Canada, qui partage cette attitude très conservatrice. Pas davantage de la Chine et de l'Inde, qui ont été d'une remarquable discrétion.

Quant aux pays du Sud, regroupés au sein du "G77", ils ont bien tenté un coup de force, à la veille de la conférence, en exigeant des pays riches qu'ils s'engagent à mettre sur la table 30 milliards de dollars par an jusqu'en 2017 et 100 milliards au-delà pour financer de nouveaux programmes. Ce fut peine perdue : les nations sollicitées ont fait la sourde oreille.

L'Europe, en particulier, semble avoir abandonné toute velléité de leadership en la matière. Engluée dans la crise de la zone euro, tétanisée par sa croissance en berne, sans ressort financier, elle s'est retrouvée isolée dans les négociations. Privée de son pouvoir d'influence, elle s'est montrée incapable de tirer vers le haut un texte final qui rabâche constats et engagements déjà anciens et ne formule pratiquement aucune proposition concrète nouvelle.

Le bilan est donc cruel : les lourds enjeux de la crise écologique sont esquivés. Et les chefs d'Etat pourront d'autant mieux se laisser aller à un lâche soulagement que l'agenda international ne prévoit plus aucun rendez-vous en la matière. Ils ne sont donc pas près d'être à nouveau interpellés sur leur inaction.

Le Monde

RIO + 20. Nicolas Hulot : "Les Etats sont petits bras"

Vous n’êtes pas à Rio…

Non. La crise écologique est en train de basculer vers des évolutions irréversibles et je ne peux pas faire comme si les engagements pris depuis vingt ans avaient été tenus. Aucun ne l’a vraiment été. Alors, les postures, ça suffit. Pour Copenhague, nous étions partis la fleur au fusil. Ce fut l’échec. Pour Rio, cette-fois-ci, je préfère avoir une surprise.

Vous êtes de tempérament réformiste, et vous prônez la radicalité

C’est la situation qui se radicalise ! Je vois bien qu’on s’est habitué au tic-tac des bombes à retardement, mais nous sommes en train d’atteindre les limites physiques des écosystèmes. Or on ne négociera ni avec le réchauffement qui s’emballe ni avec l’épuisement accéléré des énergies fossiles. L’enjeu n’est déjà plus de prévenir ces défaites annoncées, mais d’en atténuer le choc. La politique des petits pas, c’est de la préhistoire. On ne peut pas se contenter des ampoules basse-consommation ! Toute mesure qui ne serait pas soumise à un calendrier et à des règles contraignantes serait dérisoire. De Rio, j’attends la mise sur orbite d’une Organisation mondiale de l’Environnement qui soit hissée au même rang que l’Organisation mondiale du Commerce.

Et en France ?

Le discours de François Hollande le 8 juin qui évoquait la "transition écologique" va dans le bon sens. Manque cependant une vision, une feuille de route. Force est de constater que le Ministère de l’Ecologie est passé du premier rang avec Jean-Louis Borloo au neuvième avec Nicole Bricq. Enfin, après avoir négocié pendant le quinquennat précédent sans ou contre Matignon, j’espère qu’il en ira autrement avec Jean-Marc Ayrault. Pour l’heure, aucune de ses déclarations ne me permet d’en être tout à fait sûr.

Un procès d’intention ?

Ce n’est pas mon genre. Je comprends très bien que l’on ait cherché d’abord à apaiser l’anxiété collective. Mais on aurait pu, dans cette campagne présidentielle, évoquer le développement durable comme un levier majeur de sortie de crise. Bilan ? Néant. Personne n’a même fait semblant. Désinvolture incompréhensible sachant que la raréfaction des matières premières chamboule tous nos paramètres économiques. Et qu’elle va envenimer les relations internationales. Voyez la décision de la Chine de se réserver ses terres rares et donc de priver l’Europe et les Etats-Unis de minerais stratégiques. Ce conflit préfigure les compétitions autour de l’eau ou même des terres arables. La rareté ne se pilote pas comme l’abondance.

Le recul de l’urgence écologique dans l’opinion ne peut être imputé aux seuls partis…

La critique vaut pour nous mais aussi pour les journalistes qui n’ont pas franchement harcelé les candidats sur ces questions ! La vérité, c’est qu’il y a là une sorte de refoulement collectif. Comme si on ne voulait pas croire à ce qu’on sait pourtant inexorable.

Il y aussi un doute sur les solutions écologistes

Parce que les Etats sont petits bras. Un exemple : on pourrait réindustrialiser l’Europe en produisant massivement des véhicules avec une puissance indexée sur les limitations de vitesse et une consommation de 2 litres au cent. Là, on serait à la hauteur de l’enjeu. Sinon, on amuse la galerie avec des mesures individuelles qui désespèrent ou exaspèrent les plus vulnérables. Au fond, je comprends la lassitude des Français à l’égard de l’écologie. Ils ont raison de penser que ce n’est pas en triant leurs déchets que la crise des ressources sera affrontée. C’est au tour de l’Europe de prendre le relais et de lancer des chantiers majeurs. Quand je vois ces HLM bretons à haute performance thermique qui ont permis aux locataires de ne débourser qu’une dizaine d’euros par mois pour leur chauffage cet hiver, je dis que le levier écologique détermine tous les enjeux de solidarité. Ce n’est pas optionnel. C’est conditionnel.

Vous préconisez donc une "économie verte" et une "croissance sélective"

Oui, parce qu’à raison de 1% de croissance supplémentaire par an, la plupart de de nos ressources naturelles seront épuisées au tournant de ce siècle. Dès lors, le progrès ne vaut que par des acquiescements et des renoncements. Il y a les filières durables à développer massivement, d’autres à piloter, comme par exemple les stocks de poissons, et d’autres dont il faut organiser la décroissance. Partout il va falloir flécher nos investissements. Partout il faut de la régulation.

Encore convient-il d’être en capacité d’investir…

Il est nécessaire de construire un nouvel imaginaire. On doit convaincre nos compatriotes d’abolir progressivement une fiscalité qui pèse sur le travail pour la déplacer sur les énergies fossiles. Comment voulez-vous inciter à la réduction des gaz à effet de serre sachant qu’en France 60% ne sont pas taxées ? Comment restaurer notre souveraineté alors que notre déficit commercial équivaut au centime près à la valeur de nos importations d’hydrocarbures ? En imposant les prélèvements indus sur l’environnement, on peut déployer une économie sobre. C’était l’idée de la contribution climat-énergie (ou taxe carbone) qui n’était pas si mauvaise puisque j’entends aujourd’hui François Hollande l’évoquer.

D’accord, mais vos experts chiffrent la transition écologique en France à 60 milliards d’euros

Il n’y a pas trente-six solutions. D’abord, les banques centrales doivent recouvrer leur droit démission monétaire pour prêter à taux faible à des agences d’investissement. Du coup les activités spéculatives seraient court-circuitées. Surtout, il faut d’urgence rapatrier dans l’économie réelle la part de la finance qui s’est exonérée de tout prélèvement. C’est inique. L’Europe doit être implacable là dessus. Ou alors on accepte la titrisation de nos démocraties et leurs implosions en chaîne. Vous savez : si on les méprise trop longtemps, les indignés d’aujourd’hui n’ont pas vocation à rester éternellement gentils.

Le Nouvel Observateur

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