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6 mars 2011 7 06 /03 /mars /2011 19:41

Potager tomates

 

Les Français vouent désormais un véritable culte à leur petit coin de verdure. Les magasins spécialisés font leurs choux gras de ce "retour à la terre" qui réunit citadins en mal de nature et personne frappées par la crise.

Savez-vous sarcler, biner, tracer, butter ? Demandez donc à votre voisin. Vous presque 1 chance sur 2 de tomber sur un mordu de la terre. "42 % des foyers français ont désormais un espace potager. 1/4 d'entre eux n'en avait pas il y a encore 5 ans." affirme le DG du Groupe Jardiland. Dans les 900 magasins de son concurrent, Gamm Vert, le CA de l'univers du potager "augmente de 20 % par an depuis 2 ans contre 3 % à 4 % les années antérieures explique le Directeur marketing et achats. Nous touchons une nouvelle clientèle de 30 à 45 ans alors que jusqu'à présent les retraités étaient notre socle de clients pour les potagers".

Réflexe anti-crise, retour aux sources ou acte militant ? En France comme ailleurs, un faisceau de motivations semble à l'origiine de cette mode potagère. Un engouement qui rassemble tout autant des bobos urbains en mal de nature et d'authenticité que des personnes plus durement touchés par la crise, qui cultivent pour manger sainement et économiquement. "Nous voyons bien la différence de consommation entre les clientèles urbaines et périurbaines qui vont chercher un multitude de légumes à tester, et celles de certaines zones rurales plus attentives au prix, achetant des plants en gros conditionnement" remarque le Chargé d'étude marketing de Botanic.

Les enseignes de jardinage et de loisirs surfent naturellement sur ce succès. Nature & Découvertes ainsi que Botanic proposent un cadre à planter pour potager en carré où l'on peu faire pousser petits pois, tomates cerises, haricots nains ou mesclun. Pour être branché, il ne faut plus semer en rang mais en minicarrés. Ce dispositif peut s'adapter aux terrasses et balcons. Il permet de cultiver un peu de tout grace à la rotation des cultures.

Article Direct matin - extraits

 

 Voir dans la rubrique "A lire-A voir " l'article "le potager en carrés"

 

Jardiner est une façon efficace de rompre avec les soucis professionnels

Interview avec Florence Weber, sociologue et professeur à l'Ecole Normale Supérieure de Paris :

Dans quelle tendance le retour à la terre actuel s'inscrit-il ?

Il est trop tôt pour dire que nous assistons au 4ème retour à la terre dans les sociétés occidentales après l'invention des jardins ouvriers au 19ème siècle et les 2 guerres mondiales. Ces dernières ont entraîné une pénurie alimentaire inédite. Aujourd'hui la volonté politique est absente et les vecteurs de la diffusion du jardinage sont presque exclusivement de nature commerciale. Ce retour est plus spontané, moins encadré. C'est le produit de préoccupations individuelles, qui utilisent des ressources individuelles.

Comment expliquez-vous l'hétérogénéité des publics touchés par cette mode potagère ?

En amont de cette hétérogénéité, il faut remarquer 2 tendances de fond. Tout d'abord, les ménages français disposent plus souvent d'une maison avec terrain, conséquence des politiques d'accès à la maison individuelle et du phénomène de périurbanisation, d'abandon des centres villes. Ensuite, les jeunes retraités sont plus nombreux, c'est la génération des papy boomers, qui disposent de temps libre et sont en bonne santé. Mais, il est vrai, la mode potagère actuelle touche 3 publics différents, pour qui elle constitue une solution à 3 problèmes distincts : éviter la paupérisation, échapper au stress dû au travail et court-circuiter la production marchande.

Plus précisément, quels sont les ressorts de cet engouement ?

Cultiver des légumes pour faire des économies ; voilà qui semblait une préoccupation archaïque il y a 20 ans. Aujourd'hui, cultiver son potager représente davantage une assurance contre la crainte de manquer qu'une véritable nécessité. En revanche, de nouvelles catégories sont touchées par le stress au travail, comme les femmes cadres. Faire son jardin est pour elles une façon efficace de rompre avec les soucis professionnels, de marquer une rupture. Jardiner c'est exprimer sa personnalité, ses compétences. Ce loisir procure plus qu'une simple illusion de liberté : une vraie parenthèse, un temps suspendu, dans un environnement social très dense. Enfin, la volonté de court-circuiter le marché, présente dans d'autres formes de consommation militante, a gagné du terrain. Les adeptes du potager cultivent une partie de ce qu'ils mangent. Ils oublient facilement que ce hobby dépend d'un autre marché, peut-être plus redoutable sur le plan écologique : le marché des produits phytosanitaires, des graines, des plans qui se portent bien.

Direct Matin

 

 Voir dans la même rubrique l'article "jardiner autrement"

 

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