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19 décembre 2012 3 19 /12 /décembre /2012 08:44

 

 

Le cacique kayapo Raoni Mektutire évoque ses combats contre la déforestation, la construction du barrage de Belo Monte et pour la préservation des terres indigènes.

Raoni 

Raoni Mektutire - Photo : Zoe Ducournau/Metro

Le cacique Raoni avait effectué en 1989 une tournée mondiale avec Sting, pour alerter sur la destruction de la forêt amazonienne. Il a lutté en première ligne contre la construction du barrage géant de Belo Monte, sur le fleuve Xingu. Aujourd'hui âgé de 82 ans, il revient en France et en Europe pour achever son combat contre l'accaparement de ses terres. Accompagné de son neveu et de son-petit-fils, le chef kayapo a répondu lundi aux questions de quatre lecteurs de Metro.

Vous avez entamé un combat il y a plus de 30 ans. Où en êtes-vous aujourd'hui?

J'ai beaucoup combattu et je continue à m'inquiéter du déboisement de la forêt amazonienne. Je suis revenu pour transmettre ma préoccupation et reparler de la démarcation de nos terres : tant que je n'aurai pas réussi à délimiter cette zone, où vivent les Indiens, je ne serai pas tranquille. Le territoire de Khapot-Nhinore, où sont enterrés nos ancêtres, n'est pas intégré à nos terres.

Avec tous les gouvernements brésiliens précédents, je pouvais parler de nos problèmes, mais la dernière (Dilma Roussef, ndlr) ne le permet pas : je n'ai accès qu'à ses ministres. Nous leur demandons de ne pas appliquer l'ordonnance 303, qui permet au gouvernement de faire des travaux, construire des barrages ou des routes et exploiter des mines dans les terres indigènes sans consulter les indiens.

Avez-vous choisi un successeur ?

Il y a longtemps que je lutte, en suivant les orientations de mon père, pour que les Indiens respectent les Blancs, et les Blancs les Indiens. Je travaille depuis longtemps avec mon neveu Megaron. Je lui passe le relais à lui, et à mon petit-fils Bemoro, pour qu'ils continuent à défendre mon peuple et à préserver la forêt.

Comment financez-vous votre lutte ?

Parfois, je reçois des moyens de l'extérieur : des ONG apportent des fonds pour soutenir notre lutte, aux Etats-Unis, au Japon, ici-même en Europe. Mais nous revenons ici pour lever à nouveau des fonds, car ce combat est coûteux.

La crise économique réduit-elle ces dons ?

Mon oncle Raoni ne peut pas répondre à cette question, car il ne sait pas ce qu'est une crise ! Mais on remarque que les ONG manquent de moyens pour nous aider. Par exemple, nous voulons réunir tous les chefs indiens pour produire un document commun afin que le gouvernement nous respecte, mais nous habitons trop loin les uns des autres.

De grandes personnalités (Sting, le Prince Charles, Nicolas Hulot, James Cameron) soutiennent votre action. Mais comment vous aident-ils au-delà de l'image ?

La première fois que nous sommes venus en France, Sting et moi, nous avons rencontré François Mitterrand pour parler de la démarcation des terres indigènes. Il nous a aidés, cela a été fait. Je suis revenu parler à Chirac, et encore cette fois-ci avec François Hollande. Il m'a assuré qu'il allait nous aider. Mais c'est à vous maintenant d'exiger qu'il le fasse, car je ne pourrai pas rester ici tout le temps.

De grands groupes industriels convoitent vos territoires (comme Alstom, qui investit dans le barrage de Belo Monte). Ressentez-vous des pressions de leur part ?

Je suis très inquiet de ce "progrès", au nom duquel se font les grands déboisements, les routes, les barrages. Les grandes entreprises ne font pas pression sur nous, mais sur le gouvernement et le parlement. Ils veulent changer la constitution qui donne des droits aux terres indigènes.

Comment faire comprendre qu'il vaut mieux préserver la forêt que l'exploiter ?

C'est dommage que le monde entier ne puisse pas voir notre forêt. Nous, les indiens, n'épuisons jamais la nature comme le Blanc le fait. Pourtant, protéger la forêt serait bon pour le futur : il y a beaucoup de médecine traditionnelle par exemple, que nous pouvons utiliser, alors que déboiser pour planter du soja ou élever des bœufs abîme la forêt.

Combien êtes-vous et comment vivez-vous ?

Cela dépend des ethnies. Nous, les Kayapos, avons plusieurs grands territoires. Il n'y a pas de décompte officiel, mais nous sommes environ 7000. Les hommes chassent et pêchent. Les femmes font de la cueillette. En plus de travailler, nous organisons aussi des fêtes traditionnelles, où on danse et on chante.

Mais certains parlent le portugais, vont à l'école ?

Le premier à rencontrer des Blancs et à apprendre le portugais a été mon oncle Raoni, puis moi, quand j'avais 14 ans. Maintenant, il y a des écoles. J'ai aussi aidé plusieurs enfants à étudier en ville. Ils ont appris à lire et écrire, à utiliser les nouvelles technologies et reviennent ensuite travailler dans les villages. Beaucoup d'Indiens savent manier Internet. Mon fils ou ma fille, peuvent contacter le monde entier. Nous pouvons évoquer nos combats sur Internet. Grâce au traducteur Google, certains croient même que je parle français !

Vous arrivez à Paris, juste avant Noël, dans une ambiance de surconsommation. Comment ressentez-vous notre mode de vie ?

Ce sont vos traditions à vous. Nous n'avons pas ces coutumes, donc je ne m'en occupe pas. Moi aussi, dans mon village, quand arrive une fête, je suis obligé de courir partout. Il faut de la nourriture, des décors. C'est toujours pareil, quand il y a des fêtes, on s'agite pour de petites choses.

Metro

Suivez l'actualité sur www.raoni.com

  

Depuis 2006, l’Etat brésilien donne à des entreprises triées sur le volet le droit d’exploiter la forêt amazonienne. L’objectif est de trouver une alternative économique au déboisement sauvage.

Roberto Waack aime prendre des risques. Ce biologiste de formation a abandonné une carrière prometteuse dans l’industrie pharmaceutique pour s’aventurer dans la forêt, sans rien y connaître. Il a intégré une entreprise de production de bois certifié [dont la traçabilité est attestée] qu’il a ensuite présidée avant de créer six ans plus tard Amata, sa propre société. Aujourd’hui, le travail de Roberto Waack consiste à abattre des arbres d’Amazonie afin de protéger la forêt. A première vue, les deux objectifs paraissent impossibles à concilier. Mais le développement durable de l’Amazonie passe par la mise en valeur de sa biodiversité. Concilier gains et préservation de la nature est la seule façon de garantir la survie des forêts à long terme.
Roberto Waack et son associé, Dario Guarita Neto, ont obtenu le droit d’exploiter une partie des 46 000 hectares de forêts attribuées par l’Etat brésilien en 2008. Il s’agit de terres publiques, situées dans la forêt nationale de Jamari, au cœur de l’Etat du Rondônia, qui jusque-là étaient interdites à toute exploitation commerciale. C’est une loi très controversée, adoptée en 2006, qui a permis de louer des portions d’Amazonie à des entreprises privées. Les concessionnaires paient en échange une redevance pour exploiter ces “forêts nationales” durant quarante ans, et doivent se conformer à un cahier des charges incluant des obligations sociales et environnementales. Les entreprises doivent, par exemple, créer des emplois dans la région et réduire l’impact sur l’environnement en gérant la forêt de façon à assurer son renouvellement. Les sociétés forestières hectare tous les trente ans pour que la forêt ait le temps de se reconstituer. Des systèmes de surveillance par satellite et des organismes indépendants veillent au respect des règles. Aujourd’hui, le Brésil compte 96 000 hectares de forêts nationales louées. Le gouvernement vise 1 million d’hectares d’ici à 2012.
Loin de l’Amazonie, il est difficile d’imaginer comment la destruction de la forêt peut être conciliable avec sa préservation. L’idée qu’il est préférable de la maintenir inviolée est fortement enracinée. Mais la réalité est tout autre. Quelque 23 millions de Brésiliens, souvent très pauvres, vivent en Amazonie. Pour 7 millions d’entre eux, leur tronçonneuse est leur gagne-pain et c’est pour cette raison il est crucial de créer une alternative économique pérenne.
Le nouveau système de concessions peut encore freiner un autre prédateur de l’Amazonie : le déboisement causé par l’articulation entre grileiros [exploitants forestiers munis de faux titres de propriété], éleveurs et bûcherons clandestins. Généralement, le cycle de déboisement commence par l’invasion des grileiros. Ils abattent les arbres, vendent le bois, défrichent ensuite les terres par le feu afin de les préparer à l’arrivée des bovins. Ce processus génère moins de revenus par hectare que la gestion de la forêt sur plusieurs années. Le déboisement sauvage engendre en effet une brusque augmentation des revenus, mais ceux-ci s’effondrent immanquablement au bout de cinq ans. Les sociétés forestières font alors faillite, les emplois disparaissent. Les bûcherons sont obligés de chercher de nouvelles zones. Le système de concessions créé par le gouvernement prétend au contraire fixer les bûcherons sur ces terres en leur procurant un revenu stable tout en exploitant intelligemment la forêt.
Amata est aujourd’hui une des trois entreprises concessionnaires de parcelles de forêt en Amazonie. Les deux autres sont Sakura et Madeflona, avec respectivement 33 000 et 17 000 hectares. Sakura a été la première entreprise à abattre un arbre en suivant ce modèle, en septembre 2010. Il s’agissait d’une espèce d’amarante, un bois dense, rouge, utilisé dans le bâtiment et la fabrication de meubles de luxe. Le propriétaire de Sakura, Mauro Yamagishi, vit dans le Rondônia depuis la fin des années 1970. Il y est arrivé enfant avec son père, venu de l’Etat du Paraná pour cultiver des cacaoyers. A cette époque, “le gouvernement incitait les colons à déboiser, se souvient-il. Quand j’ai commencé, personne ne parlait de gestion durable.” Mais les règles du jeu ont changé depuis dix ans. Et Mauro Yamagishi a choisi de s’y plier. “Nos clients exigent désormais des certificats d’origine pour le bois”, explique-t-il. Alors, pour continuer à faire des affaires, il a dû s’adapter à cette nouvelle situation.

Au Brésil, en décembre dernier, le ministère de l’Environnement annonçait cette nouvelle : la déforestation de la forêt amazonienne a diminué de 14% entre 2009 et 2010. Ce constat a été établi grâce à des images satellite. Le Brésil s’est engagé à réduire la déforestation de 80% d’ici à  2020. Même si le résultat de 2010 est le meilleur depuis vingt-deux ans, il reste en deçà des prévisions du gouvernement. L’Amazonie s’étend sur plus de 6,5 millions de km2 à travers neuf pays ; le Brésil, quant à lui, occupe 63% du territoire amazonien.

Courrier International

 

L'Amazonie est en grand danger, la Chambre basse du Congrès brésilien ayant autorisé l'assouplissement du code forestier au Brésil. Si nous n'agissons pas maintenant, de vastes étendues du poumon vert de notre planète pourraient subir une déforestation massive et dévastatrice.
La manœuvre a provoqué la colère générale et des mouvements de protestation dans tout le pays, et ces dernières semaines plusieurs éminents défenseurs de l'environnement ont été sauvagement assassinés. Des voyous armés embauchés par des exploitants forestiers illégaux sont suspectés d'être à l'origine de ces crimes. Le moment est critique -- ils essaient de faire taire tout détracteur au moment où la loi est débattue au Sénat. Mais la Présidente Dilma peut opposer son veto, si nous parvenons à la persuader de ne pas céder à la pression et d'agir en leader sur la scène internationale.
79% des Brésiliens soutiennent le veto que Dilma pourrait opposer aux modifications du code forestier, mais leurs voix sont remises en question par les puissants lobbys forestiers. C'est à présent à chacun d'entre nous de relever l'enjeu et faire de la protection de l'Amazonie une question mondiale. Ensemble, faisons résonner un gigantesque appel pour stopper les meurtres et la déforestation illégale afin de sauver l'Amazonie. 

Pétition à signer sur http://www.avaaz.org/fr/save_the_amazon_fr/?cl=1128600835&v=9442

 

De janvier à mars 2012, la forêt amazonienne a perdu 388 km2 de végétation contre 135 Km2 au premier trimestre 2011 selon l'Institut brésilien de recherches spatiales (Inpe) sur la base de données satellitaires provisoires.

C'est l'Etat du Mato Grosso (centre-ouest), terre d'élevage de bovins et grand producteurs de soja, qui a été le plus touché avec une zone déboisée de plus de 285 Km2 en février.

"Nous n'avons pas de crise de déforestation", a toutefois assuré la ministre de l'Environnement Izabella Teixeira lors d'une conférence de presse.

Selon elle, l'augmentation des déboisements est due au temps clair au cours du premier trimestre, ce qui a permis au satellite de surveillance d'identifier facilement les zones affectées.

Lors du sommet sur le climat de l'ONU, en 2009 à Copenhague, le Brésil s'était engagé à réduire la destruction de la forêt amazonienne de 80% d'ici à 2020.

En 2011, la forêt amazonienne a perdu 6.238 km2 après un pic de 27.000 km2 en 2004.

© AFP – GoodPlanet.info – 6/04/12

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