"Nos océans sont malades de la surpêche. 80% des stocks de poissons sont surexploités ou à la limite de la surexploitation. Les ressources de la mer s'épuisent.
Nous avons trop de bateaux, plus assez de poissons et aucun respect pour la mer. Nous lui prenons ce qui nous intéresse : nourriture, hydrocarbures, ressources minières, sables et granulats. Nous y laissons ce dont nous n'avons plus besoin : poissons pêchés en trop, déchets, pollutions chimiques, radioactives ou plastiques, bateaux échoués, mazout et métaux lourds... Nous sommes enfermés dans une logique d'exploitation de nos océans, incapables de voir que nous menaçons les écosystèmes marins, et in fine, nous-mêmes.
Il n'est pas trop tard pour agir. Mais il faut le faire maintenant.
Greenpeace demande la création d'un réseau de réserves marines qui couvrirait 40% de la surface de nos océans : aucune activité d’extraction et en particulier de pêche industrielle n'y serait autorisée. Les poissons pourraient s'y reproduire en toute tranquillité. Les équilibres naturels des écosystèmes seraient restaurés. Les réserves marines sont indispensables pour protéger la biodiversité marine et aujourd’hui moins de 1% de nos océans sont protégés. Mais les réserves sont également un outil de gestion des activités, en particulier de la pêche. En effet, elles entrainent une augmentation de la biomasse et de la taille moyenne des poissons.
Pour les 60% de mers et d'océans restants, Greenpeace défend une pêche durable. Une pêche qui doit répondre à nos besoins en poissons sans compromettre ceux des générations futures. En Europe, mettre en place une pêche durable passe nécessairement par une réforme radicale de la politique commune des pêches, la PCP.
Aujourd'hui, certaines espèces de poissons et de mammifères marins sont en voie d'extinction : le thon rouge, les baleines, les espèces profondes. Demain, d'autres le seront. Si cela continue à ce rythme, il n'y aura plus aucun poisson dans nos océans en 2048. Pouvons-nous décemment rester sans rien faire ?"
Suite sur... http://www.greenpeace.org/france/fr/campagnes/oceans/?cid=49&codespec=N13AINST&gclid=CK36zceB2rsCFRSWtAodci4Aeg
Vidéo d'explication
http://www.dailymotion.com/video/x17luxn_explication-du-probleme-de-surpeche_news
Une étude internationale établit la corrélation entre le déclin des populations d'oiseaux marins et la surpêche. La définition d'un seuil critique de biomasse de poissons vital aux oiseaux pourrait ainsi favoriser l'émergence d'une pêche durable.
Les fous de Bassan, manchots, macareux ou encore mouettes… La survie de ces oiseaux marins serait désormais menacée par la surpêche. Ces oiseaux n'ont, en effet, plus assez de nourriture et leurs populations ont tendance à grandement diminuer. Une étude publiée dans la revue Science compilant des dizaines d'années de recherche, révèle ainsi l'existence d'un seuil critique des stocks de poissons, en-dessous duquel l'équilibre des oiseaux serait ébranlé.
Coordonnés par Philippe Cury, chercheur à l'Institut de recherche pour le développement (IRD), les travaux de cette étude ont été réalisés en partenariat avec de nombreuses universités et instituts comme l'Ifremer, le British Antarctic Survey, le Norwegian institute for nature research ou l'université de Glasgow. Ces scientifiques de différents horizons ont étudiés la relation proie-prédateur dans sept écosystèmes à travers le monde, et ce, pour 14 espèces d'oiseaux côtiers. Chaque écosystème a été suivi sur des périodes allant de 15 à plus de 40 ans, ce qui au final, a permis de compiler plus de quatre siècles d'observation. Cette collecte d'informations à travers le monde avait pour objectif de comparer l'évolution de la biomasse de poissons et du succès de reproduction des oiseaux marins.
Actuellement, les oiseaux marins et les pêcheurs sont en compétition directe pour cette ressource, "les uns comme les autres consommant environ 80 millions de tonnes de poissons par an". Utilisés pour l'alimentation mais surtout pour la production de farines et d'huiles utilisées en aquaculture, les petits poissons côtiers de type sardines ou anchois représentent plus de 30 % des prises mondiales. Comme l'aquaculture est en plein essor, la demande pour ces organismes marins est de plus en plus importante, et impacte fortement la survie des oiseaux.
Caractériser les écosystèmes marins Paramètre facilement mesurable, le nombre d'oiseaux marins est également un indicateur fiable de la bonne santé des écosystèmes marins. L'évolution de leurs populations fournit des informations essentielles sur les effets du changement climatique ainsi que sur la destruction des habitats côtiers qui a atteint une proportion inquiétante ces dernières décennies.
Il faut réserver un tiers des poissons aux oiseaux marins.
Selon l'analyse statistique des données collectées, si les stocks de poissons tombent en deçà d'un tiers de leur capacité maximale, le succès reproducteur des oiseaux marins qui définit la capacité des individus d'une espèce à se reproduire, décline brutalement. Cette observation est valable quel que soit l'endroit du globe. Cela s'explique avant tout par la diminution de la quantité de proies disponibles pour les oiseaux. En revanche, le taux de reproduction n'augmente pas, lorsque la quantité de poissons disponibles est supérieure au niveau défini. "Une plus grande abondance de nourriture n'a pas l'impact escompté car d'autres facteurs limitants interviennent, comme la saturation des zones de nidification par exemple", précise l'étude.
En établissant un modèle proies-prédateurs sur la base d'observations réelles en milieu marin, les scientifiques ont ainsi pu définir un seuil critique. Ce dernier pourrait représenter "un chiffre de référence pour une gestion durable des pêches en vue de maintenir ces populations d'oiseaux marins sur le long terme". Disposant de peu d'outils et de données pour encadrer l'activité des pêcheries, les instances internationales ont désormais un point de référence pour définir leurs futures politiques et quotas. Encore faudrait-il l'appliquer…
...sur les cétacés qui meurent, victimes des filets de pêche
Depuis le 11 février 2013, 124 cétacés ont été retrouvés sur le littoral. 36 dauphins ont été retrouvés échoués sur les plages du sud de la Gironde ces derniers jours. Ce qui porte à 124 le nombre de cétacés trouvés sur le littoral atlantique depuis le 11 février 2013.
Cet événement est-il rare ? Non. En 2011, la côte atlantique avait déjà totalisé 658 échouages de cétacés (soit 70, 6% des échouages de cétacés en France cette année-là). « Il existe une saisonnalité assez marquée avec un pic en février (27% des échouages) », relève un rapport de la coordination Réseau national échouages (RNE), du Centre de recherche sur les mammifères marins de La Rochelle.
La tendance s'amplifie-t-elle ? Oui. « 2011 a été une année particulièrement chargée avec un total de 1019 mammifères marins recensés. Cet effectif dépasse celui de 1997, qui détenait le record avec 991 échouages», poursuit le rapport du RNE. Willy Dabin, coordinateur national du réseau, estime qu'il y a encore eu « une activité intense en 2012 », et qu'elle se « poursuit en 2013.»
Qu'est-ce qui explique ces échouages ? «Il y a une forte suspicion de mort par capture accidentelle dans 63 % des cas, et pathologique dans 27% des cas. La cause est inconnue dans 10% des cas. » En Atlantique, les dauphins sont particulièrement victimes de deux types de pêche : la pêche au « filet dormant dans lequel l'animal se retrouve piégé, et la pêcherie industrielle, qui utilise une flottille assez importante de chaluts pélagiques, contre lesquels ils se heurtent », explique Willy Dabin.
Le dauphin est-il la seule espèce touchée ? Non. « 15 espèces de cétacés échoués ont été recensées en 2011 », observe le rapport. Quelques 87 phoques ont aussi été répertoriés sur le littoral français. Mais « le dauphin commun reste l'espèce la plus représentée avec 43, 3% des échouages ». Depuis 2005, « le marsouin commun a pris la seconde place avec 27, 7% des échouages en 2011 ».
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