« J’ai eu le bonheur de partager longuement leur compagnie merveilleuse. Je restais immobile auprès d’eux les regardant évoluer avec grâce et jouer tout en se nourrissant. Ils dansaient autour de moi, d’abord de façon discrète, m’observant et me traversant de part en part avec ce quelque chose qui leur permet de savoir exactement à qui ils ont à faire. Je percevais les ondes de leur sonar, cet instrument d‘écholocation, et je me sentais de plus en plus ouverte, libre et proche d’eux. Ils se rapprochèrent et m’entourant, ils m’intégrèrent à leur danse.
Cela dura longtemps, puis, sur les six qu’ils étaient, cinq disparurent et il n’en resta qu’un qui évolua à mes côtés jusqu’à me faire face, proche de mon visage à presque le toucher. Et je rencontrai son regard, ce regard magnifique, ce regard miroir, ce regard intense ».
Sophie Boyer